lundi 2 octobre 2023

Arrivée à la mer

 Vendredi 29 septembre

Voilà, c'est le dernier tronçon de cette aventure pyrénéenne, l'ultime chevauchée qui nous amènera, mon petit vélo et moi, vers le but de ce 4ème tour en France. Il faut grand beau temps, je profite des rayons du soleil avant de remonter demain vers l'ambiance automnale de la pointe de Bretagne.

Je quitte Nathalie et ses enfants assez tôt, tout le monde repart dans son établissement scolaire, et moi, je trouve la piste cyclable qui part à l'est vers Argeles-sur-Mer, bien tranquille.

Je me fais guider par une cycliste qui connait bien la route, elle part d'Amélie-les-Bains pour la baignade, et il y a toujours de petites rues à ne pas rater dans ces agglomérations assez denses sur la côte.

Collioure et sa citadelle, très prisée

 

Encore quelques belles montées sur cette côte qui signe la fin des montagnes. C'est une région viticole réputée, et toutes les terres sont utilisées pour produire le vin de Banyuls et autre muscat de Frontignan.C'est cultivé en terrasses et bien sûr vendangé à la main.

 

Port-Vendre est un beau piège à vélo, les indications pour Banyuls mènent vers un tunnel voie-express évidemment interdite aux vélos. Monté 3 fois un raidillon avant de découvrir un petit chemin pentu et rocailleux sur les conseils d'ouvriers municipaux, fallait vraiment le trouver, celui-là !

Fallait le trouver, celui-là !

 

Une des plages de galets de Banyuls

 

60 km pour finir enfin ce voyage jusqu'à l'autre côté, trouver sans problème la dernière maison, celle de Danielle qui m'avait donné toutes indications pour y arriver.

La dernière personne qui m'accueille

 

Le but était de comparer, après plus de 3 semaines, la température de la mer entre Anglet et Banyuls, la Méditerranée gagne d'un degré, eau calme comparée aux vagues surfeuses de l'Atlantique. Ça, c'est fait !

Le terme du voyage

 

Petite visite guidée dans la cité du sculpteur  Maillol et une belle vue sur un lever de peine lune face à la mer. Ah la douceur de vivre dans ces contrées, surtout en dehors des périodes estivales !

 

Le départ du fameux GR qui traverse toute la chaîne des Pyrénées
Les barques catalanes, belles aussi

 Ainsi se termine ce périple pas trop périlleux, sans la moindre crevaison, juste un porte-bagages un peu cassé à Biarritz. Encore pas mal d'erreurs de parcours presque tous les jours, c'est pas nouveau et ça fait voir du pays ;-) 

 

1274 km sur la selle du vélo à pédaler, ça en fait des heures passées en solitaire  le plus souvent, parfois accompagné. Beaucoup de temps à avancer lentement, au fil des paysages qui évoluent petit à petit, des km bien  longs dans des cols où ils tous notés avec le pourcentage de montée. C'est une manière d'avancer à taille humaine, ressentant les éléments de la nature, le vent, le soleil, la pluie (un tout petit peu), le froid en altitude, sur des revêtements routiers parfois super-roulants ou d'autres plus ingrats   qui freinent les roues, c'est le quotidien du cycliste.

Le couple inséparable

J'ai une pensée attendrie pour les personnes qui m'ont ouvert leur porte, qui m'ont permis de manger et dormir dans des lieux tellement différents,des caravanes, un squat, un chalet, des appartements et de belles maisons, avec parfois des vues superbes sur les montagnes. 


  Que  de rencontres ! Des rendez-vous prévus avant le départ, à la recherche de lieux bien placés dans l'itinéraire, dans la bonne direction et sur une distance raisonnable, grâce à Servas et Warmshowers, un travail de secrétariat de longue haleine pour écrire des messages, attendre une réponse, téléphoner parfois. Des passages prévus à ne pas manquer, de la famille et des amis déjà rencontrés dans d'autres voyages, ça c'est facile.

Et puis, très souvent, des ami(e)s d'ami(e)s, des surprises, des croisements de chemins qui débouchent sur un prénom et un numéro de téléphone et voilà un point de chute imprévu.

Toujours de belles personnes, une complicité instaurée dès le début, une bienveillance toujours présente, c'est le but de ces voyages, la rencontre de l'autre dans sa diversité et sa richesse.

 

 A plus tard sur le vélo

 

 


 




jeudi 28 septembre 2023

Une etape de fou

 Mercredi 27 septembre

(texte ecrit sur un clavier espagnol, sans les accents français)

Vue de la ferme

J ai decide de partir directement chez Nathalie à Céret, pas d´étape intermédiaire possible. Ca va faire un gros morceau, je vais partir tot pour avaler le trajet.

Jeu de mots avec la belle vue



Un petit tour voir la belle bergerie de Flore, toute récente et bien équipée pour faire le fromage. C`est marrant de voir les chiots patous qui sont deja avec les moutons.

Je passe par Rennes Les Bains, station thermale avec des eaux chaudes naturelles.

Un château cathare, beaucoup ont été détruits après leur révolte contre le roi de France

Dans les premieres cotes vers le col de Linas, je fais la connaissance de David et Amanda, qui parcourent la France dans tous les sens, surtout le sud.

Crevé mais pas crevés

Monter les cotes en rythme avec d autres personnes, ca motive et on oublie un peu le vent de face.

Un de plus 

Nos routes se séparent dans la descente et je continue vers les gorges de Galamus. Extraordinaire ¡ La route taillée par des hommes suspendus à des cordes à la fin du 19e siècle, ils ont ouvert une voie entre l  Aude et les Pyrénées Orientales et ont  fini par un tunnel en 1896.

Dans la muraille se trouve l ermitage de St Antoine de Galamus, niche entre les rochers depuis le VII e siecle. Quelle foi poussait ces ermites a vivre dans de telles conditions.

Coincé dans la muraille
Le tunnel d accès à l ermitage

Je continue pour attaquer le col de la Bataille, vent de face toujours et une chaleur d enfer. Bon, ca c est fait.

Il semble que je sois presque arrivé à Ceret, juste 23 km, cool. Ben non, il y a encore une grosse montée, c est le jour. Avec juste un sandwich et une grappe de raisin glanée après les vendanges, je suis un peu naze.

 Cest peut-être pourquoi je tourne à droite vers Oms alors qu il me suffisait de descendre direct. Je vous dit pas les gros mots entendus par le velo.

Au final, 121 km et 1300 m de dénivelé, jamais fait autant, je suis allé loin dans les réserves, demain repos tranquille chez Nathalie oblige.


Jeudi 28 septembre


Aline, Nathalie et Lucas au saut du lit

Il est temps de penser au retour et je vais acheter mes billets de train. Heureusement, il y a un guichet SNCF à Céret. pas moins de 7 trains pour arriver à Brest, de 7h32 à 22h51. Bravo à l employée, ce n est pas simple quand il y a un vélo comme bagage.

Il est interdit de rater le premier des 7 trains qui se suivent 

Bien sur, quand je vois des gens en vélo, je pars à leur rencontre et on cause un peu. Ce sont deux Espagnols d Andorre, Elena et David, qui partent pour un an vers le Kenya en mission humanitaire, voir le site de leur action :

https://karabanbike.org/

Petit tour en ville et grosse sieste oblige.

La Porte de France à Céret
Une ruelle typique, bien à l ombre

A demain sur le vélo.































mardi 26 septembre 2023

Quelle énergie !

Mardi 26 septembre

 

Des fois, ça démarre cool, le trajet semble facile et clair selon les conseils des personnes qui me reçoivent, pas de soucis. Et ça finit complètement naze, à faire du rab pas du tout prévu, avec des grosses erreurs ne navigation. La carte pas très précise genre sud-ouest de la France, un manque d'indications sur une piste cyclable sur laquelle on fonce sans regarder le compteur de km, des bourgs où on ne voit pas bien les directions. Et hop, la direction est opposée à celle prévue, les routes sont difficiles et peu roulantes, les côtes interminables. A faire deux fois un demi-tour après des distances infinies qu'il faut reprendre dans l'autre sens. Evidemment , c'est après avoir avalé genre 80 km qu'il faut changer de direction. Ca demande de l'énergie à puiser dans le corps, en ne mangeant qu'un petit croque-monsieur et une grappe de raisin. Etonnant qu'on puisse dépenser tant de forces sur de telles distances. Bien_sûr, on se maudit, mais il faut continuer et finir le trajet  pour terminer dans la maison qui nous attend, c'est la motivation première. Telle est la dure loi du voyageur  cycliste, comme je fonctionne. 

 

Et pour finir, une belle montée à 20% sur un km, comme souvent, histoire de vider les dernières gouttes de force qui restent dans les jambes. C'est la vie.


Parti peinard vers Foix, une très belle ville avec son château qui domine le chef-lieu du département d l'Ariège.

Ma foi, c'est la 2ème fois  que je vois la ville de Foix, en ménageant mon foie, on n'a pas ouvert la bouteille que j'ai offerte à mes hôtes d'hier soir :-)


En quittant la ville, mon compteur me donne une indication remarquable, je viens de passer les 1000 bornes, en grande partie en montagne, c'est un symbole.

Parti à 2450

La végétation a changé brusquement, on arrive dans le climat méditerranéen, les terres sont sèches, le arbres petits et rabougris, le calcaire est présent, une nouvelle ambiance sous un soleil bien présent.

Mes premiers oliviers

 

 

Les charmes d'antan

 

Je récupère une ancienne voie ferrée devenue une voie verte, un bonheur de rouler à 25 km/h sans forcer, on ne voit pas les distances parcourues, d'où les débordements imprévus! Cette voie conduit vers le canal du Midi, une belle balade.

 

Soirée cool sur la terrasse en compagnie d'Ismaële et Jonas, avec une belle vue sur les montagnes en face, à voir demain.


 

On est dans la maison de Flore, rencontrée hier, qui m'a donné le contact ici. Jonas a des projets d'installation d'élevage de brebis avec elle, après bien des bourlingues.


L'Aude à Espéraza

A demain sur le vélo
















 

lundi 25 septembre 2023

Ca roule dans les tunnels

 Lundi 25 septembre

Je quitte Jean-Claude qui me gâte encore un petit pâté au foie gras fabriqué par lui quand il était encore en activité, hum !!!

 

Je n'ai pas évoqué hier la vie sauvage dans ces contrées reculées de l'Ariège, dans lesquelles vivent des bouquetins, des sangliers, des cerfs dont c'est la période de rut, on les entend bramer dans les bois alentours. Sans oublier l'ours, Jean-Claude  a vu des traces de pattes tout près de sa maison. Ça fait polémique dans le secteur, les locaux sont farouchement opposés à sa présence. Ils sont bien méfiants vis-à-vis des personnes qui viennent de s'installer, venant d'un peu partout.

Je me couvre bien pour descendre vers St Girons, le temps est bien frisquet là-haut, et il y a 600 m de dénivelé négatif, 35 km en 1h30.

Au revoir

 

On m'a indiqué la route des tunnels, bien tranquille qui passe dans 4 tunnels, il faut bien se signaler dans les trous noirs.

 

 

Je récupère la piste cyclable qui va vers Foix, bien tranquille. Je tombe alors sur Flore, éleveuse de brebis, accompagnée de Lou et Francisco.

Franscisco, Flore et Lou

 

Flore parcourt 180 km avec ses 83 brebis sur 180 km sur 15 jours, 12 bornes par jouravec ses deux borders et son patou.

Lou connaît  Jo et Coline chez qui je suis passé il y a 3 jours, c'est rigolo ;-) Franscico  lui, fait des reportages sur différents transhumances.

 Dans le même lieu, on se lie avec Brigitte, ancienne conductrice de bus à Toulouse, qui vit maintenant dans son camping-car. Elle connaît parfaitement le Finistère, elle est fan absolue de fest-noz et court tous les festivals bretons.

Elle voyage en solitaire, mais pas que ...

 

Encore 3 beaux tunnels sur l'ancienne voie ferrée, c'est le jour ! 

Le tunnel s'allume tout seul, c'est magique


Un passage vers les petites routes et j'arrive à Carol, avec une magnifique construction qui fut un monastère avec son église. Je cause avec l'oncle de la propriétaire qui me raconte l'histoire de cet endroit.


Je termine mes 80 km chez Matthieu et Isabel, et les enfants, dans une belle maison écologique, construite par lui, c'est son travail.

A demain sur le vélo